Regard noir, visage fermé, sur le seuil de la porte, la patronne de l'estaminet a l'air sévère, du moins sur ce cliché. Il faut dire qu'à cette époque, la vie n'est pas facile. On est en 1919, au lendemain de la grande guerre. Beaucoup d'épouses se retrouvent veuves, avec de nombreux enfants sur les bras. Mais pas question de flancher, il faut retrousser les manches ...
Et c'est ce qu'a fait cette femme, Claire. Son petit fils, Fernand Carpentier de Feuchy, raconte : "Mon grand père étant décédé en 1916 à Villers-Bretonneux, suite à ses blessures de guerre, ma grand-mère a vendu la ferme qu'ils exploitaient ensembles pour reprendre cet estaminet situé à La Rue des Vignes, près de Cambrai, afin d'élever ses deux enfants, dont mon père Joseph à vélo sur la gauche. En 1926, suite à son remariage, elle a cédé l'estaminet pour reprendre un café à Cambrai, au pied de la cathédrale..."